Bonjour, bonjour tous les vélivoles,
Comme c'est à la mode en ce moment sur internet de raconter sa vie, voilà la partie vélivole de ma petite existence paisible et aérienne...
J'ai commencé le planeur en mai 2004 au Centre de Vol à Voile du Cambrésis ; ou plutôt, le planeur m'a commencé il y a un peu plus de 50 ans...
Mes grand parents se sont rencontrés sur l'aérodrome de Cambrai Niergnies (Plateforme du C.V.V.C.), ils furent le deuxième mariage entre membres du club de Planeur. Dans les années d'après guerre, l'Etat favorisait l'apprentissage du pilotage, particulièrement planeur. Après six mois de grosesse et un atterissage dur, ma grand mère - dans l'impossibilité d'arrondir convenablement et de fermer le parachute - du arrêter de voler. Les coups de manche sur le crâne que prit mon père lui ont martelé un message et inoculé le virus. C'est ainsi que 15 ans plus tard, mon "pater familias" prit le manche tout seul sur le même aérodrome.
Un avantage, quand on habite à moins de 5 minutes d'un aérodrome, est que l'on peut mêler : éducation et Passion. Et si les deux se rejoignent un jour, ça n'en est que mieux. Mon grand frère, ma grande soeur et moi ne sommes pas comme les autres enfants : pour beaucoup, ce fut Ratus qui leur apprit à lire ; pour nous, les planches de vol, les notams, les bulletins météo et les carnets de vols furent nos livres de jeunesse. Nos activités? Tenir l'aile ("C'est pas toi qui lache l'aile, c'est l'aile qui te lache."), ramener le cable ("Vite, avant que KC soit revenu"), planche ("Pas de rature!"), ...
Pour nous trois, premiers vols vers 8 ans (En Twin III Accro) ; mais malgré des efforts non dissimulés de mon père, je fus le seul à "accrocher". Mes premiers vols, en place arrière du Twin (question de centrage) ne furent pas une réussite et je réalise qu'il m'a fallu un peu de courage pour remonter dans un planeur. "Cambrai Niergnies, Kilo Charlie décolle 26 avec un planeur." pour moi ça ne voulait rien dire mais mon père à l'avant avait l'air de comprendre. Après un vol d'une vingtaine de minutes les dents serrées - comment dire à mon pilote que je suis malade? Cela aurait voulu dire, arrêter le vol, je ne voulais surtout pas ça ; mais je dus me résoudre à lui expliquer quand il entendit le bruit de papier chifonné du sachet AIR-FRANCE : en Vent Arrière - (C'est à ce moment que je réalise que mon père manque d'oxygène, il ne se souvient plus de mon prénom : "Tout Va Bien Continue Raoul"). L'étape de base passe mais la finale fut fatale à mon estomac ; à l'arrondi, je dus cesser le combat.
Et, environ, 7 ans plus tard, le virus se transmit à la troisième génération. En Juin 2004 je commence l'école fédérale de Pilotage avec comme instructeur Sebastien Dubois. Aperçu de notre dialogue le 30 Août de la même année :
Seb : C'est bon, j'ai vu ce que je voulais voir, je dis plus rien, tu rentres et tu nous poses.
...
Après l'arrêt du K13.
Seb : Bon, ben la prise de terrain ça allait (attention à la dérive en Vent Arrière), la base, tu convergeais un peu (attention la piste est plus courte qu'à Cambrai), la finale et l'arrondi, OK. Bon, ben, tu fais un tour tout seul?
Que voulez vous répondre à cette question? Non, non, je suis bien avec toi? En fait j'ai rien dit: mon pouls était proche de 20, ma tension approchait les 4 et j'ai eu du mal à tenir l'aile jusqu'au seuil de piste. Une fois installé, derniers conseils, dernière rerevérification du CRIS. La verrière est fermée-verouillée, le cable tendu ; et la , comme un automatisme sans que je le veuille, sans que je l'ai décidé, mon pouce se lève et je me rends compte de ce que je viens de faire : j'ai dit "oui, OK pour un tour tout seul". Je sens la légère acceleration (par rapport au treuil) de KA et là, comme s'il en avait marre d'être au sol après quelques mètres très courts, AB décolle, maintien du palier, "Ton axe Nicolas, Pas trop haut, Attention!!! Voilà". Et quand je vois le rally qui lui aussi quite le sol, je pousse, sans l'avoir voulu, les plus gros jurons que je connaisse, je crie, je chante (faux et fort).
700m à l'alti (SEB : Tu largues à 700 et tu te laisses descendre tranquil, à tout à l'heure.) je tire la petite boule jaune sur ma gauche : CLAC, Nicolas, tu es libre. C'est seulement au moment d'assurer la sécurité à gauche pour le premier virage que je me rends compte que je suis tout seul : le bob orange délavé de Sebastien n'apparaît pas dans mon champ de Vision. A partir de ce moment là, c'est le trou noir, mon seul souvenir : en finale tout le starter me regarde.
J'ai du mettre 5 minutes à sortir de la bête, on est laché qu'une fois après tout, il faut savourer l'instant. Et ce soir là, autour du traditionnel coup à boire du laché, mon carnet de vol est orné d'un magnifique : "Autorisé aux vols solo remorqués" et ce n'est qu'en rentrant à Cambrai qu'il y sera ajouté : "Autorisé aux vols solo treuillés". C'est après ce "deuxième laché" qu'est arrivée la CEREMONIE du "cul dans la bassine" ce qui m'a valu une bonne crève pendant 2 jours.
C'est ainsi, que je fus laché le 31/08/04 sur la plateforme de Saint Quentin-Roupy (dérogeant à la tradition familiale, pour cause de ZIT sur Niergnies) sur
the ASK 13 : F-CEAB.
Merci à tous les instructeurs (P. Chiossone, J-F Louly, Seb, N. Leviavant)
PS : Envoyez moi vos recits de laché : ninifouls@hotmail.com
PS 2 : Est ce que quelqu'un sait où est notre bon F-BRKC?

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